Cet article propose un retour réflexif sur ma thèse de doctorat en science politique, consacrée au rapport entretenu par des jeunes musulmans, enfants d’immigrés, à la citoyenneté. Il porte en particulier sur l’évolution du dispositif d’enquête comparatif, liée au défi de la traduction des catégories d’analyse. Cittadinanza/citoyenneté, tout comme nazionalità/nationalité, ne sont pas des termes complètement équivalents, ce qui n’a pas été sans effets sur l’accès et la réalisation des terrains. Ces aspects ont non seulement modifié la trajectoire de la recherche, devenue résolument plus ethnographique, mais ils ont été heuristiques pour la construction de l’objet lui-même. Le choix de ne plus considérer les termes clés comme des catégories analytiques mais comme des catégories indigènes sur lesquelles enquêter, a permis de se focaliser sur l’essor et les effets – notamment nationalisants et dépolitisants – d’un “parler citoyenneté'” au sein de deux associations dites « de jeunes musulmans », l’une en Italie et l’autre en France.
mots-clés : Citoyenneté, jeunes, islam, comparaison, France, Italie, association, ethnographie, traduction, nation.
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Numéro 41 – juin 2021 Ce que la comparaison fait à l’ethnographie
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