Ce que l’ignorance nous apprend

This article analyzes the uses and relevance of the concept of ignorance in contemporary food research. We distinguish three mechanisms of production of ignorance : 1) we approach ignorance as an individual psychological spring in situations of …

BONNOT Thierry, 2014. L’Attachement aux choses

« Les objets ne sont jamais là par hasard » (p. 83). Tel pourrait être le point de départ de la réflexion de l’anthropologue et historien Thierry Bonnot. Une réflexion qui l’engage à poser dans L’Attachement aux choses un état des lieux très complet des réflexions en sciences sociales sur les interrelations entre humains et objets dans les sociétés contemporaines. En effet, poursuit-il : « c’est ce qui ne relève pas du hasard dans la présence d’un objet dans une situation donnée qui constitue l’objet des[…]


Comptes-rendus d’ouvrages

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Ours du numéro 40

Numéro 40 – décembre 2020

Hip-hop mondes(s) [en ligne].

(https://www.ethnographiques.org/2020/numero-40)

DOI : [10.25667/ethnographiques/2020-40 >https://doi.org/10.25667/ethnographiques/2020-40]

Dossier coordonné par Alice Aterianus-Owanga, Olivia Killias et Virginie Milliot

Ont contribué à ce numéro : DON T.W.A, illustration du sommaire Blaise Monferran, intégration web

Membres du comité de direction : Sophie Chevalier, Thierry Wendling, co-directeurs Nicolas Adell, Laurent Amiotte-Suchet,[…]


Hip-hop monde(s)

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David Graeber (1960-2020). L’anthropologie comme projet politique : de Madagascar à Wall Street

David Graeber est mort subitement d’une hémorragie massive du pancréas à Venise le 2 septembre de cette année. Les notices nécrologiques résument, en général, la vie de quelqu’un qui n’est plus parmi nous. Celle que je propose ici est d’une autre nature, il s’agit d’un hommage qui se veut plus prospectif que rétrospectif . David a touché de très nombreuses personnes de tous les horizons. Sa pensée et ses écrits ont déjà inspiré des mouvements sociaux. Il y a des articles d’hommage dans toute la presse[…]


Hip-hop monde(s)

« Welcome to Gwada ». Fondations de la musique rap et émancipation postcoloniale en Guadeloupe

Cet article porte sur les fondations de la musique rap en Guadeloupe, de la formation des premiers groupes, à la fin des années 1980, à l’essor d’une production de disques de rap guadeloupéen au tournant des années 2000. Nous décrirons d’abord les procédés d’appropriation de la culture hip-hop qui s’insèrent en Guadeloupe dans une dynamique d’échanges entre le bassin caribéen, les Etats-Unis et la France. À partir d’une analyse détaillée du morceau Awogan sorti en 2001 sur l’album Pur Hip-hop Gwada du groupe Gwada Nostra, nous verrons ensuite que l’expérience de la domination culturelle a fortement influé sur les processus de création musicale, en produisant un mode singulier de narration qui rend compte de la manière dont la matérialité du pouvoir a été vécue et perçue par les rappeurs. Enfin, nous verrons que la circulation transnationale de catégories d’appartenance a stimulé un travail catégoriel s’exprimant par un recours ouvert au registre de la “race” comme outil d’affirmation politique.

Mots-clés : Guadeloupe, rap, postcolonial, tiers-espace, identité, globalisation


Hip-hop monde(s)

L’hybridation du rap par les artistes tunisiens : logiques locales et internationales

Au lendemain de la révolution tunisienne, le rap s’est imposé comme un symbole du changement de régime, et il est aujourd’hui devenu une des musiques les plus écoutées. Cependant, l’émergence d’un « rap tunisien » est le résultat d’un processus d’appropriation qui a débuté bien avant le changement de régime en 2011. Cet article analyse les formes d’appropriation du rap opérées par les artistes tunisiens, en distinguant d’une part les supports de sa circulation et son ancrage dans le pays, et d’autre part, les différentes formes d’hybridation qu’il y a générées. En partant d’observations et de récits de vie de rappeurs tunisiens, il met en évidence deux genres d’appropriation du rap selon des logiques locales : « le rap en mobilité » et « la culture tunisienne samplée ».

Mots-clés : Rap tunisien, mobilité, hybridation, imitation, globalisation, local, révolution.


Hip-hop monde(s)

Rap Galsen vs. Dirty South : revisiter le partage local/global au prisme de processus de différenciation au sein d’une scène musicale

À l’aune des 30 ans du « rap Galsen », l’article explore les tensions entre générations de rappeurs à travers le prisme de l’ostentation matérielle. Cette exploration permet de restituer les processus de différenciation à l’œuvre dans l’affirmation d’un rap “local” au Sénégal et de revisiter les frontières opérées avec ce qui serait de l’ordre du “global”. Je montrerai ainsi que les pratiques d’ostentation matérielle dans le rap au Sénégal s’inscrivent dans des transformations du genre musical rap à l’échelle mondiale. Plutôt que de chercher à « imiter les Américains », ces artistes de la « nouvelle génération » se positionnent d’abord à l’intérieur d’une scène musicale. Cette analyse plaide ainsi pour une approche relationnelle entre “local” et “global” au sein des scènes musicales.

mots-clés : local, global, scène musicale, rap, Dirty South, Sénégal


Hip-hop monde(s)

Constructions et expressions transculturelles du rap Galsen : analyse à partir des cas de Keur Gui Crew et Fou Malade

Cet article cherche à élargir la réflexion autour de la manière dont, en reconsidérant plus généralement l’évolution du hip-hop au Sénégal aujourd’hui, les pratiques de rappeurs qui se posent en « entrepreneurs de morale » puisent dans des répertoires transculturels, des registres multiples. Surtout, il interroge comment ces pratiques, symboliquement et concrètement, se négocient entre des limites fluides. Les rappeurs essayent de concilier, entre autres, et non sans mal, expression débridée inspirée du hip-hop global et acceptation locale de leurs attitudes, « identité » ou « authenticité » hip-hop, enjeux de carrière et légitimité socioculturelle, toutes choses inscrites dans des dynamiques négociées de co-construction de sens. Une telle perspective d’analyse nous met au défi de réinterroger ces constructions et expressions du hip-hop dans le contexte du Sénégal en dialogue avec le monde.

mots-clés : Hip-hop, rap Galsen, Keur Gui, Fou Malade, transculturel.


Hip-hop monde(s)

Dialogismes transhistoriques. Pour une anthropologie de la blackness et du hip-hop global

Cet article retrace comment la circulation transnationale du hip-hop a été le moteur d’identification à une identité noire globale, et simultanément, le levier de production de particularismes et de singularités culturelles locales. A partir de différentes ethnographies du hip-hop dans le monde, il décrit tout d’abord l’alignement des luttes pour l’autonomie, l’indépendance ou la reconnaissance que la connexion au hip-hop a suscité chez différents groupes s’identifiant comme noirs, dans la continuité d’une plus longue histoire de dialogues avec des expressions culturelles en circulation dans « l’Atlantique noir ». Dans un second temps, il démontre que le message de fierté et de modernité noire porté par le hip-hop a aussi été le levier de propositions identitaires originales et le creuset d’affirmations de localité autour de la blackness. Dans la continuité de certains théoriciens de la diaspora noire, cet article propose le concept de « dialogismes transhistoriques » pour mettre l’accent sur les voyages, les discussions, les rencontres et les médias au travers desquels s’opèrent les processus conjoints de globalisation et de localisation de la blackness, via le hip-hop et d’autres genres musicaux.

mots-clés : rap, blackness, anthropologie, dialogisme, identité noire, globalisation.


Hip-hop monde(s)

Les corps-à-corps de la mondialisation : analyse anthropologique de la situation globale du hip-hop

Cet article propose une analyse anthropologique de la « situation globale » du hip-hop. Dans une première partie nous nous pencherons sur la manière dont ce mouvement a « émergé » en différents lieux. L’analyse comparée des premières heures du hip-hop nous permettra de saisir les premiers ressorts de son appropriation. Nous verrons que le corps a joué un rôle clef et que la forme a devancé les significations. L’analyse comparative d’ethnographies portant sur l’évolution du hip-hop dans différents pays nous permettra ensuite de saisir les modalités selon lesquelles il s’est localement chargé de sens. Nous verrons que ce mouvement a ouvert un espace dialectique de négociation identitaire en amenant les jeunes à se positionner dans un double mouvement : vis-à-vis des catégorisations actives dans l’esthétique hip-hop et de celles qui étaient pertinentes pour exprimer et adresser leurs propres expériences. Les significations plurielles de ce mouvement se sont ensuite progressivement cristallisées au fil de pratiques et d’interactions situées selon une dynamique que nous tenterons d’analyser en maintenant une exigence comparative.

mots-clés : mondialisation, analyse comparative, corps, situation globale, dynamique culturelle


Hip-hop monde(s)

Le hip-hop japonais et la globalisation de la culture populaire

Dans cet essai, Ian Condry trace un portrait de la globalisation de la culture populaire américaine. De prime abord, la musique hip-hop japonaise semble une illustration parfaite de la manière dont la culture populaire américaine envahit le monde. Mais un examen plus attentif révèle l’existence d’un processus dynamique par lequel la signification du hip-hop est réinterprétée pour s’ajuster au contexte japonais. En particulier, les artistes et les fans japonais assimilent les clubs de nuit aux genba, c’est-à-dire aux « véritables lieux » du hip-hop local. Ces clubs bruyants, bondés, enfumés et ouverts jusqu’au petit matin offrent un aperçu des activités quotidiennes qui donnent naissance aux différents styles de hip-hop japonais et aux familles de groupes de rap qui les incarnent. Dès lors, plutôt que de partir du principe que la culture populaire américaine a la même signification quel que soit l’endroit où elle fait son apparition, Condry affirme que nous devrions prêter attention à la manière dont les formes culturelles globales sont transposées dans la langue locale et les principaux lieux de performance, une perspective qu’il nomme « le globalisme genba ». Son approche constitue un moyen efficace de résoudre certains des problèmes posés par l’utilisation de l’ethnographie pour analyser un sujet aussi vaste que la globalisation de la culture populaire.


Hip-hop monde(s)

Hip-hop monde(s) : approche anthropologique

L’introduction de ce numéro interroge dans un double mouvement ce que les savoirs et les méthodes de l’anthropologie apportent à la connaissance du hip-hop, et ce que ce mouvement nous apprend du monde dans lequel nous vivons. Nous montrons comment les enquêtes ethnographiques, sur les formes multiples prises par le hip-hop en différents lieux, permettent de dépasser les apories d’une pensée de la mondialisation comme homogénéisation, mais également d’aller au-delà du simple constat de la diversité des formes d’appropriation locales. Notre dossier part pour ce faire de deux postulats. Le premier consiste à prendre en compte la longue durée des phénomènes de mondialisation et des recherches anthropologiques sur ce sujet, pour saisir ce que les « mondes » hip-hop rejouent et renouvellent dans un contexte d’accroissement des interconnexions et des circulations. Le second incite à reconsidérer certaines approches théoriques de la globalisation, et à repenser ce qui est souvent mal formulé en termes de « local » et « global ». C’est la nature située de la globalisation et de la production du sens que les articles du dossier interrogent, à partir d’études de cas précis (en Tunisie, au Sénégal, au Japon ou en Guadeloupe) et d’analyses comparatives. Nous montrons finalement que le concept de « monde » est particulièrement adapté à l’analyse des activités de communication et de coopération dans un univers changeant et interconnecté.

mots-clés : hip-hop, analyse comparative, mondialisation, cultures jeunes, études hip-hop, mondes sociaux


Hip-hop monde(s)

Introduction

This special issue follows Walter Mignolo´s call for epistemic disobedience and combines it with MacDougall´s work on transcultural cinema. The films and texts of this special issue support our hypothesis that more equally balanced modes of comm…

Never Silent Sights.

I share in this paper experiences and insights from my fieldwork in a local ethnic artist’s and media producer’s network in South-Mexico. As an attempt at transcultural collaboration, I took part in a nude photoshoot for a local photographer, as…

Through Prisms

This article deals with the production process of the film PRISM. Belgian filmmaker An van. Dienderen invited Brussels based filmmaker Rosine Mbakam from Cameroon and Paris based filmmaker Eléonore Yaméogo from Burkina Faso to collaborate. Our s…