Cet article cherche à élargir la réflexion autour de la manière dont, en reconsidérant plus généralement l’évolution du hip-hop au Sénégal aujourd’hui, les pratiques de rappeurs qui se posent en « entrepreneurs de morale » puisent dans des répertoires transculturels, des registres multiples. Surtout, il interroge comment ces pratiques, symboliquement et concrètement, se négocient entre des limites fluides. Les rappeurs essayent de concilier, entre autres, et non sans mal, expression débridée inspirée du hip-hop global et acceptation locale de leurs attitudes, « identité » ou « authenticité » hip-hop, enjeux de carrière et légitimité socioculturelle, toutes choses inscrites dans des dynamiques négociées de co-construction de sens. Une telle perspective d’analyse nous met au défi de réinterroger ces constructions et expressions du hip-hop dans le contexte du Sénégal en dialogue avec le monde.
mots-clés : Hip-hop, rap Galsen, Keur Gui, Fou Malade, transculturel.
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