Défaire l’école d’art. Les ressorts démocratiques de l’enseignement artistique
Pour les élèves, les enseignants et les personnels des écoles d’art, concevoir « l’ouverture au monde » de leurs pratiques apparaît comme une revendication centrale dans le contexte juridique français. À côté des normes et discours institutionnels qui énoncent ce que devrait être la juste place de ces écoles dans la cité, celles-ci traversent parfois des crises de gouvernance. Ces situations d’incertitude sont bonnes à penser pour décrire ces établissements, les relations qui s’y jouent, leur inscription dans l’espace public ainsi que les rapports à la fiction et au savoir qui s’y nouent. Décrites sous ce prisme, les relations d’enseignement observables au sein des écoles d’art supposent bien plus que la simple mise en coprésence d’élèves et d’enseignants. Elles engagent un ensemble complexe d’acteurs individuels et collectifs qui – parce qu’ils s’estiment diversement concernés par ce qui s’y joue – composent les « publics » de ces établissements. Repérer comment ces publics se coordonnent, s’agrègent ou se dissolvent, en adossant leurs relations à des ressources, non seulement spatiales et objectales, mais également discursives, théoriques ou contrefactuelles, c’est proposer une description hétéronomique des activités artistiques, propre à interroger les ressorts démocratiques de l’enseignement artistique.
mots-clés : Enquête, enseignement, création, art, sciences sociales, pragmatisme, école, mouvement, justice, crise.