Réflexions comparatives autour du contrôle de la violence dans les affrontements rituels de Zitlala (Mexique) et de San Pedro de Macha (Bolivie)
À Zitlala au Mexique et à San Pedro de Macha en Bolivie se déroulent chaque année des combats rituels où les protagonistes s’affrontent à poings nus dans un échange de coups portés sans retenue. Ces rixes, loin d’être une singularité ethnographique, s’inscrivent dans un registre de pratiques physiques dont les autorités morales et politiques ont de tout temps tenté de contrôler et de limiter l’expression mais qui étaient largement répandues dans le monde avant le XXe siècle et le développement hégémonique du sport. Si les combats de Zitlala (xochimilcas) et de San Pedro de Macha (tinku) sont proches dans leurs principes (aires d’affrontement fluctuantes au sein d’une foule, absence de techniques pugilistiques, forte consommation d’alcool), leur déroulement en revanche diffère au sujet du contrôle de la violence entre les protagonistes : arbitrage collectif pour Zitlala, présence de forces de l’ordre pour San Pedro de Macha. Dans une perspective comparative, nous étudierons ici les différentes stratégies déployées par les acteurs sur les deux terrains pour éviter que la confrontation ne verse dans la bagarre générale, toujours affleurante.
mots-clés : comparaison, affrontement, autocontrôle, combat, jeu, rituel, sport, violence
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Numéro 41 – juin 2021 Ce que la comparaison fait à l’ethnographie