Mont(r)er sans dire. Séquences filmées d’un itinéraire de recherche (Bénin méridional, Bordeaux, Nantes, Guadeloupe)
À travers l’analyse de trois documentaires audiovisuels tournés, entre 2012 et 2018, dans le Bénin méridional, en Guadeloupe et dans les villes de Bordeaux et Nantes, le texte examine les questions heuristiques posées par ma collaboration avec un cinéaste à des moments différents (au début, pendant et à la fin) de mes enquêtes sur place. À partir de ces trois expériences, l’article se focalise sur des contextes significatifs d’un processus mondialisé d’institution d’une mémoire culturelle du passé de l’esclavage. Le propos comparatif met au jour ici, d’un côté, les actions d’individus qui produisent diverses représentations de ce passé dans les espaces publics où ils sont appelés à jouer un rôle et, de l’autre, les modes d’articulation entre la collecte ethnographique des images et la fabrication documentaire de leurs significations. Si ces productions peuvent être appréhendées comme des compléments filmiques au travail de terrain, il s’agit moins de penser les conditions de réalisation d’une anthropologie visuelle que de prolonger une réflexion sur les scènes prises et montées au sein de plusieurs narrations qui communiquent entre elles.
mots-clés : comparaison, documentaire ethnographique, mémoires de l’esclavage, montage d’un film, ironie
–
Numéro 41 – juin 2021 Ce que la comparaison fait à l’ethnographie