Vers une colonisation des esprits ? Les enjeux sociaux, politiques, linguistiques et cognitifs des formes de transmission à Wallis
Alors que l’État français accorde davantage de respect et d’autonomie aux sociétés des territoires du Pacifique qu’il a pliées sous le joug colonial, on constate à Wallis (Polynésie occidentale) le poids grandissant de l’administration française dans l’articulation entre socialisation, éducation et reconduction du monde social. Dans un contexte de mutations rapides, la généralisation de la langue française doit être questionnée au regard de ce qui fonde cette société et son devenir. Cette généralisation tend, en effet, à effacer les formes locales d’éducation et de socialisation primaire visant une parfaite compréhension des relations sociocosmiques en contexte, l’appropriation des structures de l’action, plus généralement, une bonne maîtrise de l’idéologie sémiotique. Car, selon la théorie wallisienne de l’action, prendre la parole à bon escient revient à agir sur le monde conformément aux valeurs qui le fondent.
mots-clés : socialisation, éducation, politique des langues, structures de l’action, idéologie sémiotique, théorie locale de l’action