Le n’importe quoi, l’importun et l’important dans les musées de société
Cet article s’appuie sur des travaux menés depuis plusieurs années sur la construction des patrimoines et des rapports entre les collectionneurs, leurs héritiers et les musées de société. À partir du constat d’un fondateur d’un petit musée local, j’ai réfléchi à l’idée selon laquelle certains musées acceptent tout ce dont les gens veulent se débarrasser, ce qui m’amène à revenir sur les principes de collecte des musées fondant leurs savoirs sur les sciences sociales, notamment l’ethnologie. Pour cette discipline, le « n’importe quoi » est réputé représentatif, il est ce qui importe pour comprendre une société. Mais en pratique, les professionnels se retrouvent confrontés à une masse matérielle encombrante, qui rend certains objets ou ensembles d’objets importuns. L’article tente d’analyser cette dynamique de l’importun et de l’important, à partir d’étude de cas, d’héritages donnés au musée, de déchets a priori incongrus mais finalement dignes d’intérêt, pour considérer les possibilités d’adaptation des musées à la surabondance matérielle contemporaine.
mots-clés : patrimoine, musées de société, héritage, collection, déchets, collectionneurs, collecte