Hip-hop monde(s) : approche anthropologique
L’introduction de ce numéro interroge dans un double mouvement ce que les savoirs et les méthodes de l’anthropologie apportent à la connaissance du hip-hop, et ce que ce mouvement nous apprend du monde dans lequel nous vivons. Nous montrons comment les enquêtes ethnographiques, sur les formes multiples prises par le hip-hop en différents lieux, permettent de dépasser les apories d’une pensée de la mondialisation comme homogénéisation, mais également d’aller au-delà du simple constat de la diversité des formes d’appropriation locales. Notre dossier part pour ce faire de deux postulats. Le premier consiste à prendre en compte la longue durée des phénomènes de mondialisation et des recherches anthropologiques sur ce sujet, pour saisir ce que les « mondes » hip-hop rejouent et renouvellent dans un contexte d’accroissement des interconnexions et des circulations. Le second incite à reconsidérer certaines approches théoriques de la globalisation, et à repenser ce qui est souvent mal formulé en termes de « local » et « global ». C’est la nature située de la globalisation et de la production du sens que les articles du dossier interrogent, à partir d’études de cas précis (en Tunisie, au Sénégal, au Japon ou en Guadeloupe) et d’analyses comparatives. Nous montrons finalement que le concept de « monde » est particulièrement adapté à l’analyse des activités de communication et de coopération dans un univers changeant et interconnecté.
mots-clés : hip-hop, analyse comparative, mondialisation, cultures jeunes, études hip-hop, mondes sociaux