Des actrices et un chercheur : une configuration qui pose problème sur le terrain ?

En me basant sur une recherche anthropologique de terrain conduite avec une quarantaine d’actrices dans les alpes valaisannes, je reviens dans cet article sur un enjeu épistémo-méthodologique qui se rapporte à la possibilité pour un homme cisgenre de comprendre puis de rendre compte des discours des femmes avec lesquelles il travaille. C’est-à-dire à “parler pour elles” malgré les statuts sociaux toujours largement inégaux des unes et de l’autre dans nos sociétés occidentales et quelques fortes réserves formulées par certaines auteures féministes. Martin et Roux (2015 : 6) posent cette question de la légitimité dans les termes suivants : « La posture que l’on adopte dans une recherche (…) reproduit-elle nécessairement la position que l’on occupe structurellement dans une société ? ». Se pourrait-il, à l’inverse, que ce cadre d’interactions peu courant contribue à “défaire le genre” pour les personnes impliquées dans l’enquête ?

mots-clés : épistémologie, genre, terrain de recherche, légitimité, division sexuée du travail, projet de développement


Numéro 44 – Décembre 2022 Le genre en train de se faire : trouble dans le terrain

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