Le faire-comparer. L’intersubjectivité à l’œuvre dans les échanges marchands euro-marocains

Cet article présente un processus d’enquête nommé le « faire-comparer ». Celui-ci implique les acteurs du terrain autant qu’il implique l’ethnographe lorsque les deux partagent une même origine. L’échange permet de faire éliciter les imaginaires, les ambivalences et les représentations des enquêté.es, en mobilisant à la fois les confrontations et les connexions qui se jouent dans les modes d’appartenance de chacun. Ce n’est plus seulement le chercheur qui compare mais aussi les enquêté.es. À partir de différents terrains ethnographiques sur les échanges marchands entre le Maroc, la France et la Belgique, l’article décrit tout d’abord la mise en circulation commerciale des objets et des services initiés par des entrepreneur.es d’origine marocaine en Europe. Dans un second temps, il discute les enjeux théoriques de la démarche comparative, lorsque l’enquêté.e est invité.e à contribuer à la méthodologie et à l’analyse de la recherche. À la lumière des dévoilements qui se révèlent à travers le faire-comparer, la dernière partie de l’article est consacrée aux desseins de la comparaison dans le contexte de l’entrepreneuriat transnational.

mots-clés : anthropologie, comparaison, diaspora, circulation transnationale, diaspora marocaine


Numéro 41 – juin 2021 Ce que la comparaison fait à l’ethnographie

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